Après notre petite
archéologie pré-hendrixienne (voir le post précédent), passons à
l'exploration de la jungle post-hendrixienne. Soyons honnête :
pour réussir une reprise intéressante après le monument d'Hendrix,
il faut se lever tôt et s'affranchir du modèle. Parmi les centaines
de reprises existantes, beaucoup copient le maître (parfois avec
talent), peu parviennent à s'approprier le titre et à lui donner
une nouvelle vie... Voici une petite sélection, totalement partiale
et parfaitement subjective.
Wilson Pickett livre,
sur l'album Right On (1970)
une version rythm'n blues plutôt réussie, avec une rythmique
typique de la soul de la fin des années 60, un orgue moelleux et une
section de cuivre punchy qui mettent en relief la puissance du chant.
J'ai un gros faible pour
la reprise de Patti Smith, son premier single sorti en 1974.
Cette version commence par un monologue écorché (ci-dessous) qui
introduit une interprétation encore plus lente que celle d'Hendrix.
Ici, ce n'est plus la fureur de la stratocaster qui domine, mais la
scansion rageuse du chant (avec beaucoup de phrases ajoutées au
texte d'origine), assise sur une rythmique au piano et, en toile de
fond, les volutes hallucinées de la guitare de Tom Verlaine
(Television).
Allez, une petite dernière pour la route : la version de Willy Deville sur l'album Backstreets of Desire (1992). Le tempo est à mi-chemin entre les premières versions (type The Leaves) et celle d'Hendrix, mais cette version se caractérise surtout par son parti-pris mariachi totalement assumé, parfaitement maîtrisé, et définitivement réjouissant. Et, cerise sur le gâteau, cela n'a rien d'un hors-sujet, puisque le texte de Hey Joe évoque la fuite dudit Joe... au Mexique. (H. P.)
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